Ce matin, j’ai repassé le « September Issue » du magazine Vogue en espérant le caser dans ma valise déjà prête à exploser. Finalement, j’ai opté pour une autre solution: arracher les 900 pages de pub que contient cette édition avec Beyoncé en couverture pour sauver l’essentiel: une dizaine de feuillets. Lire la suite
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New York Fashion Week : Do you speak Givenchy ? No, I speak Guerlain Spa
Park Avenue/Lexington/49th Street/50th Street. Ce n’est plus une adresse mais un monolithe: le Waldorf Astoria. Sur 47 étages, ce palace iconique jouit d’une notoriété internationale depuis plus d’un siècle. Marilyn Monroe y a séjourné plusieurs mois durant le tournage de « Sept ans de réfléxion » de Billy Wilder mais aussi Elizabeth Taylor et la princesse Grace de Monaco. Même si cet hôtel a été vendu à l’assureur chinois Anbang Insurance Group Co Ltd pour une somme avoisinant les 2 milliards de dollars, aujourd’hui encore, les New-yorkais fortunés et les élégantes se pavanent au bar, le Peacock Alley. Lire la suite
Fashion Week de New York : de Marc Jacobs au septième ciel du Boom Boom
Ce soir, je dîne au Standard Grill, the place to be durant la Fashion Week de New York. Mais avant cela, direction la boutique Marc Jacobs sur Bleecker street. Les auteurs Roger et Mauricio Padilha y présentent « Gloss ». Ce livre célèbre le travail photographique des années 70 de Chris von Wangenheim.
Les pages en papier glacé de cette première monographie sur l’artiste regorgent de clichés où sexe rime avec violence et glamour. C’était l’époque des excès, de « Deep Throat », du punk et du porno. Aujourd’hui, pour célébrer le lancement du livre, des asiatiques pudiques viennent saluer les auteurs sous le crépitements des flashes.
Une dame, un brin âgée, m’approche tandis que j’attrape au vol une coupe de champagne. Apparemment, j’ai l’air de m’ennuyer ce qui n’est pas si faux. Elle me demande ce que je fais dans la vie. Je ne sais jamais quoi répondre à cette question : « En ce moment, je voulais me trouver un mari mais j’hésite à m’acheter un chien. »
Je lui explique que je fais aussi des films. Elle se met à mordiller le bord de son verre, j’ai peur qu’elle s’ouvre la lèvre en faisant cette moue étrange et la voilà qui me lâche qu’elle est actrice. Je pose ma coupe à peine touchée sur un présentoir transparent et d’un air pincé lui dis poliment au revoir. Je n’aime pas trop les actrices. Je ne sais jamais quoi leur dire.
Au standard Grill, l’architecte d’intérieur, Yvan Prokesh, est une star. Du moins, il connaît suffisamment bien le vice-président des ventes de l’établissement. Du coup, une bouteille de Veuve Clicquot flanquée de ses copines les douze huitres nous attendent à notre table. « On a la meilleure table du restaurant, c’est celle de Madonna ! », lâche Yvan ravit.
Durant cette semaine, je loge chez lui avec Emmanuel Coissy, le chef de la rubrique Lifestyle de « 20 Minutes ». Les deux sont mes pères d’adoption. Le matin, tandis que l’un repasse, l’autre prépare du jus de kale et sert un bircher muesli revisité par ses soins aux graines de chia. C’est bon pour le côlon, semble-t-il. Ils décident ensuite d’un commun accord de ma tenue du jour avant de me donner mon petit sac d’école et une pomme. « Vole, petit oiseau, vole! » C’est dur de se sentir aimée.
Histoire de parfaire la soirée on rejoint le Soho Club mais là, la règle est claire. Le selfie is not welcome. Pas de photos autorisées à l’intérieur du bâtiment de quatre étages réservés à des membres triés sur le volet. Ces derniers s’affranchissent annuellement d’une modeste somme de 2000 USD pour y accéder en tout temps. On patauge l’été dans la piscine sur le rooftop, on y dîne en hiver et le reste de l’année on se retrouve entre gens bien pour y siroter un cocktail et espérer, peut être, y rencontrer l’âme sœur. Bon, j’avoue, en toute honnêteté, que ce n’est pas trop ma tasse de thé. Je dévisage les hommes et ne peux m’empêcher de penser au flamboyant golden boy de Wall Street dans « American Psycho » de Bret Easton Ellis. Ce Patrick Bateman, qui tue, décapite et éventre les personnes qu’il ramène dans son appartement de luxe.
Voilà qu’on doit déjà repartir: ouf! Je ne mourrai pas ce soir. Nous sommes sur la guest list du Boom Boom Room, le rooftop le plus sophistiqué de New York. En fait, c’est son petit nom car depuis il a été rebaptisé The top of the Standard. Il y a deux ans, je couvrais une soirée Dom Pérignon à SoHo. Comme on voulait boire encore un verre, on était aussi venu là et voilà qu’on s’était retrouvé à partager l’ascenseur avec Lou Reed.
Son coude touchait le mien durant 20 étages. 20 étages d’apnée à ne pas oser lui susurrer « Hey, honey, take a walk on the wild side. » Il est mort quelques mois plus tard. Au bar, Redley Exantus est aussi là. C’est une créatrice de mode originaire de New York qui vit depuis une dizaine d’années en Suisse et qui a malheureusement arrêté de travailler dans la mode. Depuis que je la connais, on a fait les 400 coups un peu partout dans le monde. On avait même fêté notre anniversaire commun ensemble dans une galerie d’art contemporain à Genève: de 20h à 8h du matin, chaussées sur 11 cm de talons.
Redley m’avait aussi prêtée une robe de sa dernière collection pour la closing party de la Fashion Week de Paris à l’Observatoire. J’y étais allée avec les DJ Luluxpo. Je me suis rendue compte, ce soir-là, que je n’entrais plus dans du 38. Du coup, j’étais tellement à l’étroit que je montais les marches en X et à la vitesse lumière d’une tortue, un peu comme Zahia engoncée dans une robe taille 32. Aujourd’hui, je rentre limite dans du 40. Triste destin.
La Fashion Week de New York: Mara Hoffman et les graffitis de Bushwick
Il y a tant de choses à déflorer à New York. Entre deux défilés, je file en métro découvrir les graffitis de Bushwick, à l’est de Williambsurg. Free Tours by Foot organise plusieurs fois par semaine une visite du quartier industriel en passe de devenir un ghetto pour bobos / hipsters / normcores (je ne sais plus à ce stade comment on appelle ces gens qui grignotent des branches de céleri avant de se lécher la moustache blanchie par le lait de chèvre bio qu’ils viennent de boire). Lire la suite
FASHION SHOW NEW YORK : la princesse guerrière de Hunger Games façon Nicholas K
Mon réveil sonne à 7h30. J’ai pris la veille un somnifère entier. Grande erreur. Je titube complètement groggy. Impossible de coordonner mes gestes à ma pensée. En plus, il pleut averse sur la terrasse de 80 mètres carré du penthouse où je loge. De la fenêtre de la cuisine, je découvre la vue sur Central Parc et me fait un café avec la nouvelle machine Nespresso qu’Yvan Prokesch, architecte d’intérieur qui vit entre Genève et la Big Apple, a acheté pour mon séjour. 15 minutes plus tard, j’écoute du jazz assise dans le Uber et me rends compte que j’ai oublié de le boire. Je porte une jupe longue et une chemise torsadée du label Nicholas K avec une paire de baskets Jimmy Choo et je pense au film « Manhattan » de Woody Allen. A ce moment, j’ignore encore que cette course me coûtera 90 USD car oui, durant la fashion week de New York les prix sont multipliés par 2,8.

Viola, ma copine de la boutique La Muse à Genève, représente Nicholas K, des créateurs qui s’avèrent aussi être frère et soeur. En sortant de ce fichu Uber, j’observe la foule toute tranquille. J’imagine l’hystérie qu’il pourrait y avoir à Paris ou à Milan. Ici les Américains sont easy, polis. Tu présentes ton invitation, elle est scannée, on te trouve ta place, on te photographie, on t’offre des cadeaux, tu regardes le défilé, tu passes au backstage, tu trinques avec les créateurs entre deux interviews.
Si seulement on pouvait avoir plus de New-yorkais chez nous! Je glousse dans mon coin car je suis la seule à savoir que je suis toujours sous l’effet de mon somnifère. J’écoute la styliste d’un magazine qui doit prévoir un look pour un shooting samedi. J’ai la fâcheuse envie de lui demander: « Êtes-vous réelle? »
En ce qui concerne le show, la première partie spatiale « Tu as vu j’ai pu faire une robe avec mon k-way » ne m’a pas transcendée, il a fallu attendre les couleurs chaudes, les robes amples qui rendent la silhouette des mannequins à la fois féminine et guerrière pour que je pense automatiquement à « Hunger Games » mais aussi à la princesse Leia de « Star Wars ».
« Certains de nos looks ont été sélectionnés pour “The Hunger Games: Catching Fire”, me confirmeront plus tard les stylistes. Ça ne m’étonne pas, les habits correspondent à la force de l’oscarisée Jennifer Lawrence.
La collaboration avec la production du film se poursuit pour les épisodes suivants. De là, peut être la présence de ces sacs en bandoulière regorgeant de cartouches qui agrémentent les tenues en coton et en cuir. Je me rappelle des propos de Viola lors de mes essayages à Genève: « On a l’impression qu’il s’agit de deux descendants du conceptualisme made by Yohji Yamamoto. » J’abonde en son sens et rajouterai qu’il s’agit en prime d’une version saupoudrée d’un « Je suis une femme sublime mais je vais te casser la gueule ».