Voyager, c’est prendre son temps, profiter du moment. Ainsi ceux qui aiment avoir les pieds sur la terre ferme opteront pour la location d’une bicyclette. La virée, en plus de faire rougir les cuisses, permet de rencontrer les habitants des abords du lac. Des enfants, les joues recouvertes de Tanaka, écorce de Limonia Acidisima mélangée à de l’eau, rigolent depuis leur salle de classe et gesticulent de la main pour vous saluer. Les passants vous accueillent d’un « Mingalaba! », « bonjour! » en birman. A quelques kilomètres de Nyaungshwe, bourgade en amont du lac, sur la rivière Nam Pilu, on termine sa course par une halte méritée dans l’un des bassins thermaux.
On décide, le lendemain, de naviguer parmi les pêcheurs tenant la gaffe d’une seule jambe et les paysans cultivant les potagers à la surface de l’eau. Cap sur les villages et temples flottants comme la pagode de Phaung Daw U ou le monastère des chats sautant, le Nga Phe Kyaung. Et puis, on salue tantôt le labeur patient de tisseuses de soie de lotus tantôt, dans une autre fabrique locale, les petites mains rouleuses de cheroots : ce cigare local, agrémenté de bananes séchées ou de fruits.
Il faut dire que dans le sud de l’Etat Shan, le lac se situe au cœur d’une riche région agricole. Pas loin, d’ailleurs, le domaine de Red Mountain produit des vins de qualité que l’on peut déguster lors d’une dernière halte.